dimanche 1 mars 2015

Bufo Bufo : sauvetage du crapaud commun

En ce moment se prépare la période de reproduction des crapauds communs. Ils effectuent une migration prénuptiale par dizaine voire par centaine vers un point d'eau pour y pondre leurs œufs. Cela se passe par nuits douces et humides. Les mâles arrivent en général les premiers et y restent plusieurs semaines. Ils sont fidèles à leur frayère. Lors du trajet, certains mâles ayant rencontré une femelle, s'agrippent sur leur dos et ne les lâchent plus jusqu'au site de ponte.




Le problème est que dans le quartier où je réside, à cause de l'urbanisation, la migration prénuptiale passe par une route et que bon nombre de ces amphibiens se font écraser. Or il s'agit d'une espèce menacée et protégée. 





Nous allons donc en famille le soir ramasser les crapauds que nous trouvons encore du mauvais coté de la route et les relâchons au point d'eau où ils se reproduisent. C'est amusant, c'est conviviale, les enfants adorent et c'est une bonne action pour l'environnement et cette espèce.



Les enfants portent leur gilet fluorescent, des gants et tout le monde a sa lampe torche à la main ou sa lampe frontale. C'est un véritable jeu d'observation, il faut les repérer dans les feuilles, les écouter se déplacer ou pousser leurs petits cris. Vérifier que certains ne restent pas coincés dans un caniveau ou un bord de trottoir.











Il faut savoir que les crapauds semblent en voie de régression sur toute la planète, pour des raisons mal comprises et sans doute multifactorielles, qui pourraient associer :
  • un affaiblissement de leur système immunitaire dû à la pollution généralisée de l'atmosphère et des pluies,
  • une perte de diversité génétique (⇒ dérive génétique) due à la réduction de leurs populations victimes de phénomènes d'insularisation écologique
  • une destruction, dégradation et fragmentation écologique de leur habitat,
  • le réchauffement climatique, dont les premiers effets (sécheresses, incendies de forêt, désynchronisation biologique…) pourraient localement expliquer certaines régressions ou disparitions d'espèces.
  • généralisation de l'usage des pesticides
  • diffusion dans leur environnement de perturbateurs endocriniens, ne les tuant pas mais nuisant au succès de leur reproduction en affectant la fécondité des mâles (délétion de la spermatogenèse, dysgénésie testiculaire, etc.).

Pour rappel, les amphibiens existent depuis 360 millions d'années, c'est à dire 130 millions d'années avant les dinosaures, ils ont survécu à quatre extinctions massives depuis et c'est seulement maintenant, sous le despotisme de l'humanité, qu'ils sont réellement menacés.

J'y retourne demain soir !  







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